Tronc commun
Méthode
La méthode de tri proposée ici est issue de celle des normes X30-408 et X30-466. L’objectif est de connaître la composition de l’échantillon trié selon différentes catégories et sous-catégories de matériaux (grille de tri). Le principe général de la méthode réside dans 3 grandes étapes : le tri des hétéroclites, la séparation par criblage en plusieurs fractions granulométriques et le tri selon les catégories et sous-catégories de la grille de tri. Le détail du déroulement de ces étapes est précisé dans le synoptique ci-dessous.
Légende du synoptique :
- En violet : les étapes à réaliser / les actions à faire
- En vert : ce que l’on obtient
Quelques précisions méthodologiques :
- Les bouteilles en verre de plus de 75 cl sont prélevées avec les hétéroclites lorsqu’un trommel est utilisé pour réaliser la séparation granulométrique. En effet, cela permet d’éviter la casse du verre lors de la rotation du trommel
- Les étapes constituant le pré-tri sont importantes et doivent être réalisées avec rigueur avant de quarter l’échantillon. Elles garantissent que le sous-échantillon d’environ 120 kg soit bien représentatif de l’échantillon initial. En effet, par exemple, si les sacs ne sont pas ouverts et leur contenu pas dispersé dans tout l’échantillon lors de l’homogénéisation, il est fort probable que la composition du sous-échantillon ne soit pas la même que celle de l’échantillon initial (voir illustration ci-après)
- Chaque fraction doit être pesée avant d’être triée. Cela permet, entre autres, de mesurer les pertes de tri et de vérifier que rien n’a été oublié en cous de tri
- Le criblage à 8 mm est facultatif. Dans la majorité des campagnes, le criblage à 20 mm suffit. La fraction fine des déchets est alors composée de tous les éléments inférieurs à 20 mm
- La séparation granulométrique (criblages à 100 mm, 20 mm et éventuellement 8 mm) doit être réalisée sur tout le sous-échantillon d’environ 120 kg. Le sous-échantillonnage des fractions obtenues se fait sur la totalité de chaque fraction
- Pour avoir le détail des méthodes de sous-échantillonnage des fractions « moyennes » et les masses cibles des sous-échantillons, il faut se reporter aux normes X30-408 et X30-466
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Illustration de l’utilité du vidage des sacs et de l’homogénéisation avant quartage :
Soit un échantillon initial de 500 kg contenant entre autres 1 sac rempli de couches (issu par exemple d’une poubelle de salle de bain d’un ménage avec enfants) symbolisé ici en bleu, 1 sac rempli de déchets verts (issu par exemple du ramassage des feuilles mortes d’un petit jardin de particulier) symbolisé ici en vert et 1 autre sac de textiles (issu du rangement d’armoires) symbolisé ici en orange. Le reste de l’échantillon est constitué d’autres sacs d’OMr divers et variés.
2 méthodes (A et B) peuvent être alors appliquées. La méthode A est celle préconisée et la méthode B une méthode simplifiée pour gagner du temps. Cette dernière ne passe pas par les étapes d’ouverture, vidage, homogénéisation avant le quartage. L’échantillon est alors quarté et un quart est conservé au hasard. Ici, il s’agit du quart n°3 pour les 2 méthodes. Remarque : Pour l’exemple, le quartage est effectué en une seule fois (sélection d’un seul quart). La méthode préconise 2 quartages successifs avec sélection de 2 quarts opposés.
Ces sous-échantillons A et B vont ensuite suivre le même protocole de tri en catégories et sous-catégories et les résultats de composition vont être extrapolés à l’échantillon initial de 500 kg. La composition de celui-ci ne sera pas la même pour les 2 méthodes :
- Le sous-échantillon A aura globalement la même composition que l’échantillon initial réel. On retrouvera quelques couches, quelques feuilles mortes et un ou deux vêtements
- Le sous-échantillon B aura hérité du sac de déchets verts entier et aura donc une composition avec une part plus élevés de « fermentescibles – déchets verts » que l’échantillon initial réel. De la même manière, comme les couches issues du sac bleu n’ont pas été dispersées, elles ne sont pas dans le quart retenu ; la composition en « textiles sanitaires – fraction souillées » sera donc plus faible. La logique est la même pour les textiles. Cette méthode donnera donc un résultat de composition extrapolé pour l’échantillon initial relativement différente de sa composition réelle
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Remarques :
- Dans la majorité des cas, la séparation granulométrique par criblage est uniquement un moyen méthodologique d’améliorer l’efficacité du protocole de tri (entre autres en diminuant la durée du tri en permettant le sous-échantillonnage). Elle ne constitue pas un résultat exploitable et exploité. Seule la composition finale de l’échantillon est utilisée dans l’exploitation des résultats.
Cependant, dans certains cas, la séparation granulométrique est spécifiquement recherchée pour satisfaire aux besoins de l’étude. Cela peut être le cas si la campagne est réalisée en vue du dimensionnement d’une installation de -PTMB (PréTraitement Mécano-Biologiques) laquelle peut, par exemple, intégrer en entrée plusieurs trommels de mailles définies. Dans ce cas, il est judicieux que le protocole de tri soit calé sur les futurs outils de traitement des OMr. En effet, les résultats de composition par fraction granulométrique vont être utilisés dans cette étude puisqu’ils permettent d’évaluer les compositions des déchets à différentes étapes du futur procédé de prétraitement
- Selon les objectifs et si le criblage à 8 mm a été choisi, il est aussi possible de trier la fraction 8-20 mm en catégories (la petite taille des éléments rend impossible le tri en sous-catégories)
- La méthode la plus utilisée pour la gestion des liquides contenus dans des bouteilles est la suivante : les liquides non dangereux et non combustibles (eau, sodas, lait, etc.) sont vidés lors du tri et le contenant trié dans la catégorie correspondante ; les liquides classés comme dangereux (pesticides, peintures, solvants, etc.) ne sont pas touchés et sont classés dans la catégorie correspondante
Cependant, dans certains cas, il peut être intéressant de conserver la trace de la présence de ces fractions liquides et il peut être intéressant de les peser. D’autres fois, mais c’est à définir avec les organisateurs de la campagne, le classement peut être modifié. Par exemple, une bouteille de lait pleine peut être classée en déchets fermentescibles « produits alimentaires non consommés »
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- Certaines campagnes sont réalisées sans avoir un protocole de tri défini précisément. Il arrive même qu’il soit non systématique, c’est-à-dire qu’il soit adapté en fonction de l’échantillon reçu (par exemple : criblage ou non de l’échantillon). Cette méthode n’est pas rigoureuse et les résultats de plusieurs échantillons peuvent difficilement être agrégés ou comparés si la caractérisation ne s’est pas déroulée exactement de la même façon
- Il arrive fréquemment que les protocoles ne soient pas clairement expliqués dans les rapports de campagne (cribles utilisés ? fractions triées entièrement ou partiellement ?). Cela pose problème car les collectivités ne peuvent pas vérifier la fiabilité du protocole utilisé ni comparer de manière pertinente les résultats de cette campagne avec d’autres antérieures, à venir ou avec les campagnes nationales. Cela pose également problème pour la reproductibilité de la campagne dans les mêmes conditions
- Enfin, le tri des hétéroclites et la séparation granulométrique sont deux des étapes dont la réalisation s’éloigne souvent fortement des méthodes normées ou préconisées
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