Contextes et objectifs
L’ADEME s’est engagée dès 1990 dans le domaine des caractérisations de déchets pour pallier l’absence de méthode de référence pour comparer les données entre collectivités et l’insuffisance des connaissances sur la composition des ordures ménagères.
La 1ère campagne de caractérisation des ordures ménagères a été menée en 1993.
Dans le cadre du Plan national de prévention de la production des déchets, le Ministère chargé du Développement Durable a confié à l’ADEME la réalisation d’une 2ème campagne nationale de caractérisation des ordures ménagères.
Cette campagne s’est déroulée de septembre 2007 à août 2008. L’ensemble des types de collecte (collecte des ordures ménagères résiduelles, collectes sélectives et collecte en déchèterie) a été étudié. La distinction de l’origine des déchets (ménages ou activités économiques) a été prise en compte et les compositions moyennes évaluées séparément. L’analyse des résultats a été publiée en 2009. |
Méthodologies
Campagne nationale de 1993 :
Le territoire national métropolitain a été divisé en 3 types de secteurs (centres urbains, centres semi-urbains et centres ruraux). 98 échantillons ont été prélevés sur 38 centres de traitement et ont fait l’objet d’un tri en 13 catégories et 33 sous-catégories en appliquant la méthode décrite dans le guide MODECOMTM publié en septembre 1993. Les échantillons étaient donc de 500 kg et le tri a été effectué sur humide.
Des analyses physico-chimiques portant sur les différentes catégories et fractions granulométriques ont été réalisées.
Campagne nationale de 2007 :
100 communes tirées en sort et réparties selon 3 typologies : secteur rural, secteur périurbain et secteur urbain.
Dans chaque collectivité et pour chaque circuit de collecte sélectionné, un travail préalable d'identification des adresses a été réalisé afin de déterminer pour chaque adresse s'il s'agit d'un ménage ou d'une activité économique. Pour chaque adresse, on collecte les bacs présentés dans deux bennes : une benne “ménages” et une benne “activités économiques”. Les échantillons constitués avaient une masse unitaire de 50 kg pour les OMr et 35 kg pour les autres flux. Le tri a été réalisé sur déchets secs (c’est-à-dire après séchage des échantillons). Pour les déchèteries, une méthodologie expérimentale a été mise au point pour permettre l’identification séparée des apports des particuliers et des activités économiques.
Des analyses physico-chimiques ont été réalisées sur les ordures ménagères résiduelles (« poubelle grise ») uniquement. |
Les objectifs d’une campagne nationale et d’une campagne locale ne sont souvent pas les mêmes et les méthodes utilisées doivent donc être adaptées.
Reproduire pour une campagne locale la méthode utilisée lors de la 2ème campagne nationale peut conduire à des erreurs. Par exemple, la masse des échantillons de la campagne nationale était de 50 kg. Cette masse, différente d’un facteur 10 par rapport aux 500 kg préconisés dans les normes, se justifie par le nombre d’échantillons réalisés : 200 échantillons par type de flux (200 d’OMr échantillons ménages et 200 échantillons activités économiques).
Par contre, il est possible d’utiliser les résultats des campagnes nationales pour positionner les résultats d’une campagne locale par rapport à « une moyenne nationale » (année 2007 ou 1993).
Néanmoins, il est important de garder en tête que les méthodes utilisées ne sont pas les mêmes et que les résultats peuvent donc varier. Il est à noter que le tri de la 2ème campagne nationale a été réalisé sur sec et que les résultats de composition sont présentés sur déchets humides (ou déchets bruts).
Les données exprimées en % du poids sec ont été retravaillées à l’aide de la matrice de conversion sec/humide créée par le Cemagref dans le cadre d’un contrat de recherche ADEME afin d’obtenir des données exprimées en % du poids humide. Des biais peuvent exister suite à l’utilisation de cette matrice. |
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