CARADEME - Guide pour la réalisation de campagnes de caractérisation des DMA

Définition de la campagne > Objectifs et périmètres

Afin de s’assurer que le lancement d’une campagne est pertinent, il convient de définir très clairement les objectifs de celle-ci. De la définition des objectifs découlera le choix des méthodes :

  • d’échantillonnage,
  • de tri,
  • d’exploitation des résultats.
  Dans le cas où la campagne de caractérisation s’inscrit dans un objectif d’actualisation de données d’une campagne précédente, il est nécessaire de reprendre l’ensemble des éléments méthodologiques de la campagne initiale afin d’assurer une cohérence entre les campagnes et atteindre les objectifs de comparaison des données dans le temps. Si la méthodologie précédemment utilisée ne semble pas pertinente, il convient par contre de l’adapter pour la nouvelle campagne.

Définition des objectifs

Une campagne de caractérisation des déchets peut permettre de répondre à différents objectifs, tels que :

La réduction des quantités de déchets produits, par exemple :
  • Mise en place d’actions de prévention des déchets : la connaissance du gisement doit permettre d’identifier les leviers sur lesquels il est possible d’agir pour diminuer cette production et avec quel potentiel. Cela peut s’inscrire, par exemple, dans le cadre d’un point zéro d’un Plan ou Programme de Prévention. Il peut aussi s’agir d’évaluer les effets d’une campagne de communication ciblée.
  • Mise en place d’une tarification incitative. Des campagnes d’analyse avant et après sa mise en place permettront de déterminer sur quelles catégories de déchets une éventuelle baisse s’est répercutée.
La mesure du potentiel valorisable, par exemple :
  • Part des déchets inclus dans les consignes de tri actuelles des collectes séparatives (emballages légers, papiers et verre).
  • Part des déchets concernés par des filières REP (textiles, DEEE, DDS, mobilier, etc.) présentant des modalités de collecte spécifique.
  • Part des autres déchets susceptibles d’être recyclés par d’autres filières (bois dans les objets encombrants, polystyrène, etc.).
  • Part des déchets compostables (fractions fermentescibles).
  • Mesure du pouvoir calorifique.
L’adaptation ou le dimensionnement d’une unité de traitement, par exemple :
  • Mise en œuvre d’une unité de type méthanisation ou traitement mécano-biologique (TMB).
  • Estimation des besoins d’investissement pour l’augmentation des capacités de traitement d’un centre de tri des recyclables secs.
  • Adaptation d’une unité de valorisation énergétique (UVE) pour faire face à l’évolution de la composition des déchets.

Il est fréquent que plusieurs objectifs soient pris en compte pour l’élaboration d’une campagne de caractérisation.

 

Le périmètre géographique

Population

Le périmètre de la campagne correspond à ce qui est défini dans la norme EN 14 899 comme la « population », c’est à dire la quantité totale de déchets produits sur laquelle des informations sont recherchées par échantillonnage. La population est définie en lien avec les objectifs de la campagne de caractérisation.

La mise en œuvre des objectifs liés à la prévention décrits précédemment relève généralement des EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) ayant la compétence collecte ; l’ensemble des déchets collectés auprès de la population desservie représentera donc la « population » au sens de la norme.

Il est possible que la population soit ajustée. Par exemple si l’on souhaite analyser uniquement la composition des déchets strictement ménagers, il faudra veiller à exclure les points de collecte issus d’activités économiques. De même, l’étude peut ne porter que sur un type d’habitat, ou uniquement sur les habitants desservis par un mode de collecte particulier, ou bien encore uniquement ceux disposant d’un composteur individuel, etc. Dans tous ces cas, il est très important de bien définir la population afin de construire son plan de prélèvement de façon adaptée, en particulier si celui-ci nécessite la modification des circuits de collecte.
Pour les objectifs liés au traitement, la population relève plutôt des EPCI ayant cette compétence. L’EPCI devra donc définir le territoire de l’installation (ou future installation) pour laquelle une campagne d’analyse est mise en œuvre. Le territoire peut-être plus restreint que le territoire géré par l’EPCI.

 

Sous-population et facteurs d’influence

Les facteurs d’influence sont les particularités de la collectivité qui vont générer une composition des déchets variable dans l’espace ou dans le temps au sein du territoire. Il peut s’agir :

  • de l’existence de secteurs géographiques ou sociologiques différents (milieux rural/urbain, du type d’habitat, etc.),
  • de la présence de zones d’activité,
  • d’une forte activité saisonnière,
  • etc.

On parle, en termes statistiques, de l’existence de « sous-populations ». La connaissance de ces sous-populations et de leur influence sur la composition des déchets peut être nécessaire ou non au maitre d’ouvrage en fonction des objectifs de la campagne. Dans la majorité des cas, cette connaissance est capitale. Dans d’autre cas, le maitre d’ouvrage peut n’avoir besoin que de la composition moyenne à l’échelle du territoire étudié. Cependant, y compris dans le second cas, la connaissance du territoire est nécessaire afin :

  • de la prendre en compte dans le plan de prélèvement pour assurer une meilleure représentativité,
  • de faciliter l’interprétation des résultats.

Une fois les objectifs et le périmètre définis, il est nécessaire de rechercher les informations contextuelles sur la production de déchets du territoire ciblé et d’identifier les acteurs concernés.

suite